Du Château et de la Chaumière.
MARIONNETTES libérales,
Que l’on ballotte tour à tour,
L’intérêt d’vos ames vénales
Règle la pensée et l’amour.
Hélas! pauvres polichinelles,
Pour un peu d’or mis en avant,
Cachez-vous au moins les ficelles (bis.)
Qui vous donnent le mouvement ! (bis.)
NELSON,
RONDE VILLAGEOISE.
Air nouveau.
CHŒUR.
DANSEZ, jeunes bergères,
Profitez des beaux jours.
Par vos danses légères
Enchaînez les amours. (ter.)
Sous les antiques chênes,
Plantés par vos aïeux,
Formez de doubles chaînes
Au son du luth joyeux.
La rose balancée
Par un vent doux et frais,
Sur sa tige élancée
Semble avoir plus d’attraits.
Dansez, etc.
Les fleurs entrelacées
Qui paraient vos appas,
Mourantes, dispersées,
Voltigent sous vos pas.
Je les vois disparaître
Au souffle du zéphir:
Le matin les vit naître,
Le soir les voit mourir!
Dansez, etc.
Pourrez-vous, jeunes filles,
Courir dans les vallons
Sur de frêles béquilles
Après les papillons?
Vous auriez sur la veille
Des regrets superflus:
Près d’une bonne vieille
On ne soupire plus.
Dansez, etc.
De myrtes couronnées,
Tendres, filles des champs,
Ah! soyez entraînées
Par de si doux penchans.
Au printemps de la vie,
Saison des vifs désirs,
Heureux qui multiplie
Ses pas et ses plaisirs!
Dansez, etc.
La danse et la tendresse
Occupaient mes loisirs;
Je suis dans ma vieillesse
Riche de souvenirs.
Dans vos jeux je respire
Mon bonheur éclipsé:
Vous me voyez sourire
En songeant au passé.
Dansez, etc.»
A sa dernière aurore
Ainsi chantait Nelson:
Nos jeunes gens encore
Répètent sa chanson;
Même sous le feuillage,
Au bruit du tambourin,
Les échos du bocage
Murmurent ce refrain:
Dansez, jeunes bergères,
Profitez des beaux jours.
Par vos danses légères
Enchaînez les amours.»
LA CRAINTE
D’UN SECOND DÉLUGE.
AH! sur notre mobile empire
Quelque démon promène ses noirceurs,
Je n’entends s’exhaler que plaintes, que douleurs:
La terre peut-elle sourire
Tandis que le ciel est en pleurs?
Pour la seconde fois Dieu veut noyer la terre.
Pauvres humains, quel horrible fléau!
Ah! je prévois un déluge nouveau:
L’eau pénètre.... jusqu’en mon verre!
LE FANATISME.
D’UN Dieu juste et clément je fais un dieu barbare.
Un poignard à la main je conduis les mortels:
Le fils dénaturé, que ma fureur égare,
Immole son vieux père aux pieds de mes autels!
DES TABLEAUX, DES CHANSONS.
(MOIS DE MAI1817.)
Air: Du vaudeville de la Robe et des Bottes
LES échos au fond des vallées
Ne sont plus troublés par des cris;
Les tendes mères consolées
Embrassent leurs enfans chéris.
Allons que la toile respire!
Qu’on fredonne des airs nouveaux!
Anacréon, reprens ta lyre. (bis.)
Appelle, reprens tes pinceaux. (bis.)
Une timide bergerette
Ne craint plus que sa blanche main
En cueillant une violette
Se baigne dans le sang humain.
Paisible je la vois sourire
A l’ombre de gentils berceaux!
Anacréon, reprens ta lyre.
Appelle, reprens tes pinceaux.
Ne mêlez pas la politique
Dans vos tableaux, ni dans vos chants;
Célébrez sous le toit rustique
Les plaisirs purs qu’on goûte aux champs.
Autour de l’arbre de Philyre
Dansent nos joyeux jouvenceaux:
Anacréon, reprens ta lyre.
Appelle,