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La prononciation du français langue étrangère


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100 % --- --- 100 % ADV mono+ TOUS 75 % --- --- --- --- --- --- --- --- très --- 40,0 % 57 % 89 % 31 % Constructions figées --- 63 %–72 % 63 %–72 % en effet : 89 % Jeux‐Olympiques : 30 % en effet : 67 % Jeux‐Olympiques : 57 % 58 % (7/12) --- --- 8 %

      Tab. 6 :

      La liaison obligatoire chez les apprenant.e.s en lecture.

      Concernant la liaison fréquente, les taux de réalisation s’avèrent assez élevés en lecture et beaucoup plus faibles en parole spontanée (cf. tableau 76). À l’instar des francophones natifs, les apprenant.e.s avancés possèdent donc une certaine compétence socio-stylistique (cf. tableau 3). À y regarder de plus près, on constate toutefois quelques différences. Ainsi, après la forme verbale impersonnelle c’est, les taux varient-ils entre 43 % et 78 % chez les apprenant.e.s, mais seulement autour de 28 % et 30 % chez les natifs. On peut supposer que cela est dû au fait que la liaison a pendant longtemps été considérée comme obligatoire dans ce contexte (cf. Delattre 1947 dans la section 2.1.2) et a donc probablement été enseignée comme telle. Après la conjonction quand, les taux reportés par Thomas 2002/2004 et Howard 2005 sont en revanche beaucoup plus faibles que chez les natifs.

Contexte Mastromonaco 1999 Thomas 2002, 2004 Howard 2005 Pustka 2015 Detey /Kawaguchi/Kondo 2015
Parole spontanée lecture Parole spontanée + lecture Parole spontanée Parole spontanée lecture
c’est + 78 % (7/9) 98 % (48/49) 66 % (n = 1297) --- 43 % (n = 23) ---
est + --- --- 38 % (n = 16) 80 %–71,4 %
CONJ mono + TOUS 29 % (2/7)7 --- --- 0 %–37 % puis + mais : 0 % ---
quand --- --- 41 % (n = 64) 0 %–17 % 80 % ---

      Tab. 7 :

      La liaison fréquente chez les apprenant.e.s (parole spontanée et lecture).

      En conclusion, les études précédentes montrent que les liaisons obligatoires ne semblent pas poser de problèmes aux apprenant.e.s avancé.e.s mais aux apprenant.e.s moins avancé.e.s. Cependant, même les apprenant.e.s avancé.e.s rencontrent des difficultés face aux liaisons fréquentes et tendent à en réaliser moins que ce qui est relevé chez les locuteurs natifs, et ce notamment en parole spontanée.

      3 Méthode

      Afin d’analyser le comportement de la liaison et du schwa ainsi que les trajectoires d’apprentissage chez les apprenant.e.s de FLE moins avancé.e.s, et ce notamment chez des élèves, largement négligé.e.s jusqu’à présent, le projet de recherche Pro2F (cf. section 1) fournit un corpus de grande taille. Celui-ci repose sur la méthodologie du programme de recherche international (Inter-)Phonologie du Français Contemporain (I)PFC (cf. Durand/Laks/Lyche 2002, www.projet-pfc.net ; Detey/Kawaguchi 2008, Racine et al. 2012, http://cblle.tufs.ac.jp/ipfc/). Le projet de recherche Pro2F reprend cette méthodologie en collectant pour la première fois des données de mineurs qui apprennent le français en contexte scolaire. Il est donc représentatif de la majorité des apprenant.e.s, d’où son impact pour la didactique du FLE.

      3.1 Participant.e.s

      145 élèves autrichiens, âgés de 12 à 18 ans, ont été enregistrés dans le cadre du projet de recherche Pro2F. Ces élèves sont issus d’un collège-lycée viennois et ont commencé à l’âge de 12 ans à apprendre le français qui est leur deuxième langue étrangère après l’anglais. Ainsi, les participant.e.s sont des apprenant.e.s débutant.e.s ou intermédiaires se situant selon les programmes scolaires officiellement entre les niveaux A1 et B1 du CECRL (Cadre européen commun de référence pour les langues, Conseil de l’Europe 2001). Tous apprennent le français en prenant appui sur les séries de manuels scolaires autrichiens Bien fait ! (Luner et al. 2014) et Parcours plus (Wlasak-Feik et al. 2016). Il faut souligner ici que ces manuels ne traitent de la prononciation que de manière très marginale contrairement aux manuels utilisés en Allemagne (cf. section 2.1). Ni la liaison ni le schwa n’y sont mentionnés.

      3.2 Corpus

      Dans le cadre du projet de recherche Pro2F, les enregistrements des apprenant.e.s autrichien.ne.s comprennent sept tâches :

       la lecture de la liste de mots PFC

       la lecture d’une liste de mots spécifique basée sur le projet IPFC et complétée par des contextes pour le schwa et la liaison

       la répétition de ces contextes pour le schwa et la liaison sur la base d’un enregistrement d’un présentateur de radio parisien