Alfred Vogel

Le petit docteur


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de temps en temps priser de la poudre de calcium (par exemple, des comprimés de calcium et d’orties réduits en poudre), de la même manière que l’on introduisait autrefois une pincée de tabac à priser dans le nez. Par temps froid, il est bon de graisser régulièrement les muqueuses du nez avec une bonne crème au suint. Quand nous marchons ou courons trop vite, en règle générale, nous ne respirons plus par le nez. Nous devrions donc constamment doser notre allure afin de pouvoir respirer toujours par le nez ; c’est aussi meilleur pour notre cœur qui sera moins surmené.

      Des polypes peuvent également gêner la respiration par le nez. C’est très désagréable, même si ces polypes ne sont que des proliférations bénignes. Le Marum verum ou herbe à chat (germandrée maritime) est le seul remède efficace contre ces proliférations. Si elles résistent à ce traitement, il faut les faire enlever par le chirurgien.

      La rhinite chronique fétide ou ozène est encore plus gênante que les polypes. Un bon remède contre ce mal consiste à inspirer une solution de sel marin suivie d’une prise de comprimés de calcium et d’orties pulvérisés qu’on appliquera aux cloisons nasales internes. Par voie interne, Kal. jod. D4 et Mercurius solub. D4 ont fait leur preuve.

      L’inflammation des muqueuses du nez est aussi très pénible, en particulier au printemps, lorsque le temps change souvent. Comme pour toutes les inflammations, une préparation aux plantes fraîches d’échinacée en usage interne agit d’une façon sûre en cas de rhinite. On en imbibe aussi un tampon d’ouate que l’on introduit dans le nez, ce qui apporte un soulagement rapide. S’il se forme des petites croûtes sur les muqueuses, une crème au suint biologique est un bon remède pour les éliminer.

      Il est relativement facile de juguler un rhume de cerveau ordinaire au moyen d’une tranche d’oignon fraîchement coupée. Nous la plongeons rapidement dans un verre d’eau chaude, une seule immersion suffit, et nous absorbons cette eau à petites gorgées : le succès ne se fait pas attendre.

      Le catarrhe du nez ou coryza, avec ses sécrétions gluantes et d’apparence purulente, peut être enrayé dans son stade aigu si l’on boit par petites gorgées un verre d’eau chaude additionnée de 5 gouttes de teinture d’iode24. Les personnes allergiques à l’iode, surtout celles atteintes de la maladie de Basedow, obtiendront le même résultat avec 5 gouttes de teinture de camphre. L’administration d’une préparation aux plantes fraîches d’échinacée est aussi efficace, de même que son emploi par voie externe.

      Le catarrhe des sinus peut être extrêmement douloureux, car il peut remonter jusqu’aux sinus frontaux, et il entrave considérablement nos facultés de pensée. C’est pourquoi nous sommes heureux de connaître des remèdes à l’effet rapide tels que Cinnabaris D4 et Hepar sulf. D4. Grâce à eux, nous pouvons éliminer rapidement la purulence et nous débarrasser dans un temps relativement court de cet inconvénient pénible. Il faut absolument lutter contre l’apparition d’un catarrhe chronique des sinus, celui-ci étant souvent très tenace et résistant longtemps à tous les traitements.

      Cette inflammation de l’oreille ne doit pas être prise à la légère car elle peut avoir de graves séquelles. Il faut tout de suite provoquer une dérivation sur la nuque, utile, ne serait-ce qu’en appliquant par exemple une compresse d’oignon. S’abstenir si possible des instillations médicamenteuses. Introduire le régime aux fruits et pendant plusieurs semaines, supprimer les aliments indigestes et épicés. Les lavages éventuels se feront de préférence avec une infusion de plantain, de camomille, de souci ou de mélisse.

      Si l’on éprouve une sensation de battement au fond de l’oreille, si la douleur s’intensifie surtout du côté droit et s’aggrave au cours de la nuit, Calcarea carbonica D6 (Calcium carbonicum Hahnemanni) agira favorablement. Un bon traitement s’impose car une otite de l’oreille moyenne peut se déclarer ce qui est beaucoup plus dangereux qu’on ne le croit. Au lieu de s’acheminer vers l’extérieur par la membrane du tympan, le pus pénètre alors par le rocher à l’intérieur du crâne, mettant la vie en danger.

      Une méningite peut ainsi être causée par une otite de l’oreille moyenne mal soignée. Certaines bactéries et leurs toxines non éliminées, ou bien les germes de maladies infectieuses mal soignées, telles que scarlatine, rougeole, diphtérie, grippe et angine, provoquent parfois des otites externes ou internes, d’où nécessité absolue d’éliminer complètement tous les poisons afin d’éviter les récidives et leurs conséquences. Une autre complication redoutable d’une otite négligée est la surdité progressive avec dégénération du nerf auditif. Ce nerf peut se dessécher au point d’entraîner la surdité totale.

      Les dosages homéopathiques de Pulsatilla, Belladonna, Sulfur et Mercurius solubilis sont parmi les meilleurs remèdes en cas d’otite externe ou interne. Au début de la suppuration, Hepar sulf. D10 fait merveille. S’il y a danger de septicémie, Lachesis D12 peut encore sauver la situation. En cas d’écoulement chronique, on alternera Silicea D12 et Causticum (préparation à base de chaux caustique fraîche, selon la méthode du docteur Hahnemann). La tendance aux récidives sera combattue par le remède constitutif Barium carbonicum D10, à dose très restreinte.

      Celui qui est sujet aux maux d’oreilles fera une cure prolongée de suc de plantain. Le plantain lancéolé, en latin Plantago lanceolata, est l’un des meilleurs remèdes pour l’oreille ; il affine aussi l’ouïe. On obtient également de bons résultats avec le Ginkgo biloba qui améliore l’audition, particulièrement chez les personnes âgées. Le Ginkgo21 est aussi efficace contre les bourdonnements d’oreille.

       Otite interne suppurante

      L’otite de l’oreille moyenne des jeunes enfants est trop souvent négligée. Le malade se plaint d’otalgie ; il y a peut-être un léger écoulement d’oreille contenant du pus. On met l’enfant au lit en supposant qu’il suffit de le garder au chaud. Malheureusement, on omet d’appliquer le traitement adéquat. C’est à cette négligence que beaucoup de gens doivent d’être durs d’une oreille ou même sourds. Par ailleurs, en cas d’otite interne, il y a toujours un risque de méningite. L’otite chronique peut également avoir des répercussions fâcheuses sur la vue. D’autres organes peuvent être atteints, même s’ils sont loin du foyer d’infection. On comprendra donc sans peine l’importance d’un traitement efficace visant à une guérison complète.

      Contre l’otite interne suppurante devenue chronique, on utilisera une méthode naturelle qui soulagera le patient : appliquer des compresses d’oignon derrière les oreilles ou s’il faut un remède plus énergique, des sinapismes (cataplasmes à la moutarde). Si ces compresses s’avèrent encore insuffisantes, il faut avoir recours aux dérivations de Baunscheidt. Les dérivations sont d’une grande importance dans les inflammations chroniques : il faut dériver le foyer d’infection vers l’extérieur, le plus rapidement possible, surtout s’il s’agit de la tête. Dans les infections des oreilles, des yeux, du nez, la dérivation se fera vers la nuque ou les épaules. Le traitement par voie interne sera le suivant : toutes les deux heures, on administrera 5 gouttes de Belladonna D4 en alternance avec 2 comprimés de Ferrum phos. D6, ce qui revient à dire que le malade prend un remède toutes les heures. Tant que l’oreille coule et suppure, Hepar sulf. D4 est indiqué. Silicea D12 rendra d’excellents services lorsque la suppuration diminue. En outre, il faut instiller tous les jours dans l’oreille 1 goutte d’huile de millepertuis et 1 goutte de jus de plantain. La rhinite et la pharyngite, qui accompagnent éventuellement l’otite par suite d’une transmission des agents pathogènes, seront soignées au Cinnabaris D4 et au Plantago lanc.. Un tampon d’ouate imbibé de cinq gouttes de Plantago sera par ailleurs appliqué dans l’oreille une fois par jour.

      Grâce à ce traitement, on parvient même à guérir une vieille otite chronique et à rétablir les fonctions auditives normales. Mais il faut suivre strictement ces indications afin de ne pas risquer la surdité. La moindre négligence peut porter de graves préjudices au nerf