Alfred Vogel

Le petit docteur


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      En cas de maladie infectieuse, il faut donc toujours veiller à une élimination abondante en respectant les 3 points suivants :

      1. Dérivation cutanée par sudation, enveloppements chauds, douches et autres applications d’après les méthodes de Kneipp.

      2. Dérivation rénale grâce à des tisanes diurétiques de verge d’or, de persil ou autres stimulants des reins. Les compresses d’oignon sont aussi efficaces. Le principe fondamental est toujours le même : activer les fonctions rénales.

      3. Dérivation intestinale : après une forte fièvre l’intestin est sec. On le stimule avec des remèdes simples et naturels tels que bouillie de graines de lin, Psyllium, infusion de manne26, figues ou pruneaux trempés. Un régime aux jus de fruits est idéal. En cas de maladie infectieuse, il est déconseillé de consommer des aliments protéinés mais tous les jus de fruits et de légumes sont recommandés.

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       Millepertuis (Hypericum perforatum)

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       Artichaut (Cynara scolymus)

      L’observation rigoureuse de ces 3 points évitera l’apparition de bien des complications résultant des maladies infectieuses.

      La vie et ses imprévus nous pose souvent problème. N’est-il pas étrange, en effet, que les maladies infectieuses soient en régression alors que les maladies de la civilisation et du métabolisme entraînent une hausse inquiétante de la mortalité ? Si elles sont les conséquences d’une conquête acquise à force de résistance, pourquoi sommes-nous alors livrés sans merci à d’autres dangers ?

      Bien que ceci soit déconcertant, donnons-nous la peine de rassembler et d’analyser nos expériences : une solution plausible nous sera donnée.

      Lors de mon séjour en Amazonie, une épidémie de rougeole fit rage et tua des milliers d’Indiens de la forêt vierge. Or chez nous, aujourd’hui, cette maladie n’entraîne plus la mort ni des adultes ni des enfants. Pourquoi ? La virulence des bacilles n’a pas diminué ; mais la nature se montre toujours plus habile que l’homme. Le médecin et le profane observent et admirent ses lois et sa faculté d’adaptation. Grâce à cette qualité découlant de la miséricorde créatrice, la nature réagit aux attaques brutales d’une façon ferme et habile.

      Au début, les bacilles se propagent en anéantissant d’un seul coup des milliers d’individus. Mais à la génération suivante, des substances immunisantes nous permettent de résister et après plusieurs générations, cette maladie est devenue relativement bénigne. Ainsi en est-il de la tuberculose, encore responsable d’une mortalité élevée il y a soixante ans. Il en va de même pour la diphtérie et bien d’autres maladies infectieuses qui ont perdu en un demi-siècle leur caractère terrifiant, ce qui est partiellement dû aux campagnes de vaccination.

       Une loi remarquable

      Dans le règne végétal, nous constatons la même loi de l’adaptation et de l’élaboration de défenses ainsi que des forces immunitaires. Prenons l’exemple du D.D.T., un produit qui tuait autrefois tous les insectes, à l’exception de deux espèces. Aujourd’hui, on connaît déjà une quarantaine d’espèces qui résistent à cet insecticide. Lors d’un séjour en Californie, j’observai qu’il fallait employer des insecticides de plus en plus puissants et concentrés pour obtenir de bons résultats, les insectes s’étant vite accoutumés aux nouvelles doses toxiques tandis que les oiseaux et les abeilles mouraient par millions. Un ami du Guatemala me rapporta aussi qu’une entreprise industrielle avait utilisé des insecticides très puissants à proximité de ses ruches, sans songer aux graves conséquences que cela aurait sur ses propres essaims. Une telle intervention dans l’équilibre biologique de la nature entraîne certains préjudices irréparables.

      Les lois naturelles mentionnées plus haut laissent supposer que dans 50 ans, les Indiens de l’Amazonie ne mourront plus de la rougeole puisque la résistance acquise contre la maladie sera alors aussi forte qu’elle l’est aujourd’hui chez nous. Aussi longtemps qu’il sera possible aux Indiens de rester à l’écart des maux de la civilisation, ils ne connaîtront qu’un petit nombre de nos maladies. La mortalité due à la goutte, au diabète, à l’obésité, au cancer ou à la terrible sclérose en plaques est pratiquement inconnue chez eux tandis qu’elle augmente chez nous.

      Des médecins et biologistes éclairés nous montrent comment nous protéger contre ces maladies grâce à un mode de vie et à une alimentation naturels.

       Acquisition d’un potentiel de défense

      Lors de troubles hépatiques, la résistance de l’organisme et la présence de substances immunitaires dans le corps sont particulièrement réduites. Il est alors urgent d’absorber des antibiotiques naturels pour pouvoir lutter contre d’éventuelles infections, malgré la faiblesse résultant du mauvais fonctionnement hépatique. Nous ne pouvons éviter tous les risques d’infection. Nous sommes exposés aux agents pathogènes qui se trouvent dans les aliments ou dans l’air. En effet, l’air des villes est loin d’être pur. Un centimètre cube d’air contient des milliers de germes et de bactéries. Les insectes, mouches et moustiques peuvent être porteurs de germes infectieux. Une prudence et une attention soutenues ne suffisent pas toujours à nous en préserver. Il importe donc que le corps possède les substances immunisantes et le potentiel de défense nécessaire pour éliminer ces dangers. Certaines plantes, les herbes aromatiques notamment, contiennent des huiles essentielles et d’autres éléments qui protègent l’organisme contre un grand nombre de bactéries.

       L’efficacité des différents antibiotiques

      La découverte d’antibiotiques tels que la pénicilline, la streptomycine, l’auréomycine et autres préparations lancées sur le marché nous a fourni des éléments actifs pour combattre les infections bactériennes. Ces remèdes se sont surtout révélés efficaces dans diverses affections tropicales, sauvant plus d’une vie. Chez nous, on abuse malheureusement de ces antibiotiques pour des bobos insignifiants qui pourraient être guéris avec d’autres remèdes : maux de gorge ou infections bénignes. Cet abus présente un danger certain : d’une part, le corps s’y habitue et d’autre part, les bactéries elles-mêmes deviennent résistantes, c’est-à-dire insensibles, de sorte que les antibiotiques sont dépourvus d’efficacité en cas de réel danger. De plus, la flore intestinale attaquée est peu à peu détruite.

      L’assimilation des substances nutritives dans l’intestin nécessite la présence de certaines bactéries. De même, une plante a besoin d’une certaine flore bactérienne pour prospérer. Pour obtenir une bonne récolte de soja, par exemple, il faut « vacciner » le sol au moment des semences à l’aide de bactéries spéciales favorisant le développement harmonieux de la plante. Une forêt de sapins ne saurait prospérer sans les bactéries du sol qui lui sont indispensables. Même chose pour l’intestin : une flore bactérienne déterminée lui est nécessaire. C’est la raison pour laquelle le yaourt est recommandé pour les soins de l’intestin, particulièrement celui contenant des germes Acidophilus, car tout en soutenant et en favorisant la flore utile, il détruit les bactéries nuisibles. Les bactéries de l’acide lactique sont bénéfiques, elles collaborent fraternellement avec celles de l’intestin. Les antibiotiques mentionnés (pénicilline, streptomycine, etc.) peuvent avoir le gros inconvénient d’attaquer la flore intestinale. Les bactéries les plus importantes et les plus utiles sont souvent les plus sensibles. Après ingestion de ces remèdes, les bactéries moins favorables et plus résistantes prennent le dessus et peuvent occasionner une inflammation chronique de l’intestin. Si de nouvelles bactéries encore