Alfred Vogel

Le petit docteur


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de l’endroit. Il m’expliqua qu’il était obligé d’en livrer de grandes quantités : on croyait alors que le lait de chaux était un remède important pour le traitement des maladies pulmonaires. Selon lui, l’effet de ce lait était nul ou presque. Il préconisait l’idée d’une préparation naturelle, à base de calcium végétal. Voilà ce que m’exposait ce chimiste de la vieille école qui prévoyait déjà l’importance des remèdes biologiques. Cet homme m’a affermi dans mon idée ; j’ai multiplié mes efforts pour trouver une méthode biologique permettant d’administrer les sels minéraux sous une forme assimilable, afin que l’organisme puisse combler ses carences. C’est ce qui m’a amené à extraire le calcium des plantes, surtout des orties et plus précisément des orties vertes et fraîches. Je suis ainsi parvenu à élaborer un complexe au calcium et aux orties, préparation de calcium assimilable par l’organisme. L’heureuse combinaison avec d’autres substances calcaires finement triturées m’a permis de réaliser ce complexe de calcium qui répond à toutes les exigences d’une médication calcique naturelle et biologique. Cela ne signifie pas que ce soit là le seul remède et chacun doit trouver le moyen de s’aider lui-même, sans avoir forcément recours à diverses préparations.

       Comment remédier au manque de calcium ?

      J’aimerais donc expliquer ici comment remédier à la carence calcique, avant tout chez les enfants qui naissent déjà hypocalcémiques, mais aussi chez les adolescents et les personnes âgées.

      Les jeunes enfants auront une alimentation naturelle. On leur donnera beaucoup de crème de riz naturel ; le son du riz contient en effet des substances précieuses indispensables aux jeunes enfants. Quant au nourrisson, rien n’égale le lait maternel. C’est pourquoi toutes les jeunes mères qui le peuvent devraient donner le sein à leur bébé, à condition bien sûr d’être en bonne santé. La femme devrait y songer bien avant de mettre l’enfant au monde.

      Dès qu’on introduit l’allaitement mixte, la meilleure base sera le riz naturel. De tous les jus, c’est le jus de carottes qui est le mieux supporté par le bébé. Il est riche en calcium et en sels minéraux. Plus tard, on préparera des biberons au lait d’amande additionné de jus de fruits. Le lait doit être de première qualité, cela va sans dire, qu’il s’agisse de lait de vache ou de brebis. Ce n’est malheureusement pas le cas partout ; il y a encore des pays où une forte proportion de vaches sont atteintes de tuberculose. Ceci n’a rien de surprenant car une bête qui est constamment enfermée dans une étable ne peut être saine. Tout devrait être mis en action pour que la qualité du lait réponde aux besoins et aux désirs du public. Le lait de brebis est de qualité supérieure ; il est riche en calcium. Si les brebis vivent presque toute l’année en plein air et profitent de la nourriture naturelle broutée dans les pâturages, leur lait est le meilleur. Si vous avez des brebis en liberté dans votre voisinage, profitez-en pour donner de leur lait à votre nourrisson. Le lait de chèvre peut être utile de temps en temps, pour une courte durée. Pour de plus amples détails à ce sujet, consulter le paragraphe consacré à l’alimentation du nourrisson. Pour les jeunes en pleine croissance, c’est-à-dire pour toutes les personnes, il est important que l’alimentation soit naturelle, qu’on renonce donc aux aliments et produits raffinés comme la farine blanche et le sucre blanc. Choisissons les aliments comme la nature, ou comme le Créateur nous les a donnés. Elle contient en proportions harmonieuses tous les principes vitaux, minéraux et vitamines, qui nous sont indispensables. Revenons donc à une alimentation naturelle, laissons de côté tous les produits artificiels qui sont lancés dans le commerce. S’ils sont avantageux pour leur fabricant, ils ruinent néanmoins la santé humaine. Les conséquences néfastes de l’alimentation moderne pour l’organisme n’apparaissent pas immédiatement. Par suite de l’adjonction de produits chimiques, on constate au bout d’un certain temps des troubles tels que tumeurs malignes, prédisposition aux maladies infectieuses, diminution du potentiel immunitaire et affections diverses, entre autres du système nerveux central. C’est tout ce qui effraie l’être humain moderne. L’augmentation de ces facteurs est due à la réduction de la résistance humaine normale, qui est principalement garantie par le mode de vie et l’alimentation naturels.

       Choucroute au calcium

      Je connais un remède tout à fait particulier pour guérir l’hypocalcémie. Je vais vous en révéler la recette. Il intéressera avant tout ceux qui vivent à la campagne.

      Si vous préparez vous-même votre choucroute, vous aurez soin d’y ajouter fort peu de sel mais beaucoup de condiments tels que marjolaine, thym, herbes aromatiques variées, baies de genièvre et grains de moutarde, ces derniers permettant la conservation de la choucroute. Préparée avec des choux blancs, elle contient beaucoup de calcium. Mangée crue, elle constitue un remède efficace. Pour en faire une préparation calcique, c’est-à-dire augmenter sa teneur en calcium, on lui ajoutera des coquilles d’œufs pilées et réduites en poudre dans la proportion d’une demi-cuillère à soupe par kilo. On peut aussi utiliser de la poudre de coquilles d’huîtres qu’on se procure dans les bonnes drogueries. Cette poudre s’ajoute en même temps que l’assaisonnement au chou blanc râpé. Après fermentation, on obtient un lactate de calcium naturel, d’une assimilation facile. Dans un ménage qui consomme un baril de choucroute ainsi préparée par an, toute carence calcique disparaîtra en un ou deux ans. Ceux qui achètent leur choucroute ordinaire peuvent y ajouter une cuillère à café de cette poudre par kilo. Si vous vous procurez de la choucroute biologique, qui ne contient que peu de sel, dans un magasin de produits naturels, saupoudrez-la d’une cuillère à café de poudre, mélangez bien et laissez reposer un jour avant de la manger crue. Elle n’aura pas tout à fait la même valeur que la choucroute préparée à la maison, mais elle sera plus efficace que la plupart des médicaments à base de calcium. Une autre méthode consiste à ajouter une pincée de cette poudre à l’assaisonnement de la salade, à condition qu’elle soit préparée au citron : l’acide citrique a la propriété de dissoudre une partie de ce calcium naturel et de le rendre ainsi mieux assimilable.

       Les orties

      L’ortie constitue une excellente médication calcique. Au printemps, quand les jeunes plantes commencent à pousser, n’oublions pas d’en cueillir ; finement hachées ou passées au mixeur, on les ajoutera aux salades. Au lieu de la ciboulette, on peut utiliser ajouter les orties finement hachées aux potages, légumes et pommes de terre. On remarquera à peine qu’il ne s’agit pas des herbes ordinaires qu’on met habituellement dans le potage. Il est utile d’en manger régulièrement de cette manière, en garniture, pour bénéficier des phosphates de chaux dont elles sont très riches. On peut également en ajouter hachées aux épinards, au dernier moment car il vaut mieux les manger crues. On profitera de la vitamine D, du calcium et des autres sels minéraux qu’elles renferment. Dans la revue « Gesundheits-Nachrichten », éditée par nos soins, j’avais rédigé en son temps un article sur les orties à la suite duquel plusieurs paysannes bernoises m’ont écrit pour me dire que leurs enfants, grâce à ce remède simple, avaient retrouvé leurs bonnes joues rouges, signe de santé. A quoi bon dépenser son argent pour des remèdes coûteux alors qu’une médication aussi simple permet d’obtenir les mêmes résultats ? Il faut bien sûr préparer les orties, mais cette peine ne compte pas, comparée au souci causé par les enfants manquant de calcium, qui contractent souvent des maladies nécessitant de longs traitements. Ces enfants sont très sensibles aux catarrhes : le moindre courant d’air peut leur être fatal ; et s’il y a quelque maladie infectieuse dans leur entourage, ils y succomberont les premiers. Cela confirme une fois de plus qu’il vaut mieux prévenir que guérir !

      Nous connaissons tous le rôle important que le calcium assume dans notre corps en tant qu’élément constitutif des dents et des os. Nous savons qu’un faible taux de calcium indique un manque de calcium qui peut déclencher à la longue des lésions des dents et des os. Chez les femmes enceintes, cette carence se fait sentir au point que dans la région bernoise, du temps de nos arrière-grands-mères, on disait que chaque enfant coûtait une dent à sa mère. La suite nous est connue, le manque