Alfred Vogel

Le petit docteur


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betteraves, ainsi qu’une infusion d’orties, d’avoine en fleurs et d’alfalfa. Les préparations de pétasite et de galéopsis donnent souvent de bons résultats.

      Rares sont ceux qui savent que le réseau capillaire du corps humain totalise plus de 100 millions de mètres de vaisseaux sanguins, ce qui correspond à 2 fois et demie le tour de la terre, en les alignant bout à bout. C’est une évaluation scientifique illustrant parfaitement l’une des nombreuses merveilles conçues dans notre organisme par le Créateur. Toutefois, nous devons non seulement connaître la structure de ces fins capillaires mais aussi le rôle qu’ils ont à remplir dans notre corps. L’échange de substances utilisées, la livraison d’acide carbonique au système veineux et beaucoup d’autres fonctions, connues ou partiellement encore inconnues, se situent au niveau du système capillaire.

      Des erreurs dans l’alimentation et le mode de vie peuvent produire dans le corps de graves lésions. Ceci est également valable pour le système capillaire. Un mauvais régime produisant trop d’acide urique, avec beaucoup de viande et d’œufs au lieu de légumes et de fruits, entraîne une dégénération et une dilatation des vaisseaux capillaires si forte qu’on la reconnaît sur les photographies des capillaires. En agrandissement, les capillaires dilatés ressemblent à de petites varices. Une trop forte consommation d’alcool endommage et dilate également les capillaires. Les produits chimiques, que nous absorbons par exemple sous forme de médicaments, ainsi que la nicotine altèrent et endommagent les capillaires, ce qui est préjudiciable à l’alimentation des cellules et perturbe ainsi le métabolisme cellulaire tout entier. A quoi sert l’étonnant chef d’œuvre de notre corps si nous entravons son bon fonctionnement par des erreurs de nutrition et aussi par un mode de vie incluant trop peu d’exercice et de respiration ? Lors de troubles du système capillaire, ce sont non seulement les cellules musculaires mais aussi les cellules nerveuses qui ne sont plus nourries correctement ; en conséquence, elles se relâchent, dégénèrent et vieillissent. Il serait sage de le savoir et d’y veiller déjà lorsqu’on est jeune. Si nous n’en prenons conscience qu’au seuil de la vieillesse, cela nous est à peu près aussi utile que les vaines souffrances et les regrets d’un homme devenu vieux et pauvre qui songe à son opulence passée, après avoir dilapidé toute sa fortune dans sa jeunesse. La jeunesse se compare très bien aux sept années grasses qui eurent lieu dans l’ancienne Égypte. Nous devons prendre des mesures et agir aussi sagement que le fit jadis Joseph, afin de pouvoir jouir de nos réserves pendant les années maigres de la vieillesse. Celui qui observe donc généralement un mode de vie sain et conforme à la nature rendra en même temps les plus grands services à son système capillaire.

      Imaginons un train postal circulant entre Bâle et Lugano, qui s’arrête ponctuellement à chaque station et que l’on décharge à l’aller pour le remplir au retour. Cette image correspond assez bien au rôle de la circulation. Songeons alors aux perturbations causées par un retard quelconque du train. A chaque station, nous verrons le chef de gare marcher de long en large avec agitation, guettant le train qui ne vient pas et rassurant au guichet les clients qui attendent en vain leur courrier depuis si longtemps. Ces irrégularités d’ordre apparemment minime peuvent déclencher des retards désagréables et des troubles contrariants pour la vie économique.

      La même chose peut se produire pour la circulation sanguine. Comparons donc le trajet aller du train avec les artères qui apportent la marchandise à toutes les cellules afin que la vie économique dans les milliers de millions de cellules du corps puisse se dérouler normalement. Tous les carburants, les composants minéraux, les vitamines, les ferments, les acides aminés pour la formation d’albumine, tous les sucres, les particules graisseuses et même l’oxygène, tout cela constitue en quelque sorte des marchandises que le système de transport artériel doit acheminer sans cesse.

      Chaque cellule est comme une petite fabrique qui a besoin de matériaux bruts pour ses éléments de construction et d’exploitation. Elle ne produit un travail merveilleux et consciencieux que si elle reçoit tout ce qui lui est indispensable, selon l’horaire du cours de la vie. Chaque carence dans la quantité requise comme dans la qualité des matériaux bruts force la cellule à chercher des solutions d’urgence non prévues. Ce n’est que sous la contrainte qu’elle se met à bâcler son travail. La cellule elle-même n’est cependant jamais coupable de telles insuffisances car elle se défend de toutes ses forces, aussi longtemps que possible, pour ne renoncer qu’en dernier recours.

      Nous devons donc impérativement veiller à ce que le train postal de notre système artériel maintienne l’horaire vital en stimulant la circulation par la respiration et la pratique du sport. Il faut également disposer en quantité suffisante des matériaux bruts nécessaires afin que les laboratoires des cités cellulaires puissent exécuter leur merveilleux travail d’après le plan et le programme divins. De cette façon nous pourrons profiter pleinement des prestations que ce petit monde des cellules effectue volontiers pour nous.

      Mais cela n’est qu’une des tâches car il faut veiller non seulement à l’approvisionnement mais aussi au fait que toute fabrication produit des déchets, surtout le processus de combustion qui a lieu dans notre corps. Les résidus qui en résultent doivent être évacués promptement afin d’éviter leur accumulation et des engorgements responsables de troubles du fonctionnement. Le trajet retour du train postal représente notre système veineux qui veille à ce que tous les résidus provenant de la combustion, ainsi que tous les déchets de fabrication tels que l’acide carbonique, l’acide urique et autres, soient récupérés. Ils sont alors en partie transformés par le foie ou éliminés par les reins. Si ce transport s’arrête, il se produit des encombrements car les provisions s’accumulent ; des tensions multiples et une pression accrue dans toutes les directions se font sentir. Cela provoque des déraillements, les marchandises en attente restant sur des voies de garage, ce qui se traduit dans le corps par la formation des varices si redoutées.

       Premiers remèdes

      Que pouvons-nous faire pour enrayer ce mal ? D’aucuns changeront peut-être certaines habitudes de leur vie professionnelle, en évitant par exemple de rester debout dans des locaux froids et humides. Nous nous efforcerons également de porter des vêtements raisonnables, nous nous vêtirons chaudement de sorte que l’abdomen et les jambes ne soient pas inutilement exposés au froid car ceci occasionne également des troubles. Quant aux talons hauts, d’après ce qu’on en dit, il vaut mieux y renoncer.

      Quelques plantes nous seront aussi d’un grand secours. Parmi les plus connues il y a le marron d’Inde, la pulsatille (homéopathique), le millepertuis8 et l’achillée9. Les jeunes filles, les femmes et surtout les futures mamans s’en servent déjà avec profit. Une protection raisonnable et naturelle des organes de la circulation nous évitera bien des peines et des douleurs et nous rendra l’insouciance des jours heureux.

      Quand on pense au trafic automobile de New York, à ce va-et-vient continu de jour comme de nuit, c’est alors que l’expression « grandes artères de circulation » se justifie pleinement. Si le trafic venait à s’arrêter dans ces voies, la ville cesserait d’exister. L’importance des artères de notre corps ne nous est connue que si nous les observons de près. Un beau corps aux membres bien formés et une belle musculature tombent eux-mêmes en dégénérescence, un cerveau parfaitement doué et bien rempli nous refuse lui aussi ses services si les artères perdent de leur élasticité, se rétrécissent et se sclérosent. Nous prenons conscience de l’importance des artères lorsque nous en connaissons la conception anatomique. Imaginons un tuyau formé de plusieurs couches et dont la partie intérieure est lisse et élastique. Sur celle-ci, il y a d’autres couches en partie élastiques et en partie fibreuses mais solides. Ces tuyaux artériels résistent à une pression d’environ 20 atmosphères.

      Sachant tout cela, nous avons déjà une petite idée de ce que sont nos artères principales. Comme le cœur,