Блейк Пирс

La Queue Entre les Jambes


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      — Des séquences ADN ? demanda-t-elle.

      — Ouais, mais le machin rocheux, là-bas, vous ne devinerez jamais à quoi il ressemble vu d’en haut !

      Avant que Riley ou Bill n’ait eu le temps de lancer une hypothèse, il les entraîna à l’intérieur. On retrouvait le même motif ADN sur le carrelage. L’agent les conduisit dans les couloirs jusqu’au bureau de l’agent spécial chargé d’enquête Elgin Morley.

      Riley et Bill se présentèrent. Morley était un petit homme d’une cinquantaine d’années, à la moustache abondante et aux lunettes rondes. Une autre personne les attendait dans son bureau. Celui-ci devait avoir quarante ans. Il était grand, voûté et il avait le visage émacié. En fait, il avait l’air fatigué et déprimé.

      — Agent Paige, Agent Jeffreys, je vous présente l’agent Garrett Holbrook. C’est sa sœur qui a été retrouvée dans le lac Nimbo.

      Tous échangèrent des poignées de mains, puis les agents s’assirent pour discuter.

      — Merci d’être venus, dit Holbrook.

      — Parlez-nous de votre sœur, demanda Riley.

      — Je n’ai pas grand-chose à vous dire, dit Holbrook. Je ne la connaissais pas très bien. C’était ma demi-sœur. Mon père était infidèle. Il a quitté ma mère et il a eu des enfants avec trois femmes différentes. Nancy avait quinze ans de moins que moi. Nous nous sommes rarement vus, ces dernières années.

      Son regard vide fixa le sol, pendant que ses doigts jouaient nerveusement avec un fil de son pull. Sans relever les yeux, il dit :

      — La dernière fois que j’ai entendu parler d’elle, elle faisait un travail de bureau et elle prenait des cours dans un collège communautaire. C’était il y a quelques années. Quand j’ai appris ce qui lui était arrivé… Je ne savais pas.

      Il se tut. Riley eut l’impression qu’il cachait quelque chose, mais elle se trompait peut-être. Après tout, si quelqu’un lui demandait de parler de sa propre sœur, que dirait-elle ? Elle n’avait plus de nouvelles de Wendy depuis si longtemps…

      Pourtant, le langage corporel de Holbrook exprimait bien autre chose que le chagrin. C’était étrange.

      Morley proposa d’emmener Riley et Bill au laboratoire pour voir le corps. Holbrook acquiesça et leur dit qu’il serait dans son bureau.

      En suivant l’agent chargé d’enquête, Bill demanda :

      — Agent Morley, avez-vous une raison de penser que nous avons affaire à un tueur en série ?

      Morley secoua la tête.

      — Nous n’avons pas vraiment de raison, mais Garrett n’en démord pas depuis qu’il a appris la mort de Nancy. C’est un de nos meilleurs agents et nous avons choisi de l’écouter. Son enquête n’a menée à rien. En fait, il n’est plus vraiment lui-même depuis qu’il a appris la nouvelle.

      Riley l’avait trouvé très choqué. Peut-être un peu trop, pour un agent expérimenté comme lui. En plus, il avait bien précisé qu’il n’était pas proche de sa sœur.

      Morley présenta Riley et Bill au chef du département de médecine légale, le docteur Rachel Fowler. Fowler ouvrit le compartiment réfrigéré qui contenait le corps de Nancy Holbrook.

      Riley plissa le nez, même si l’odeur de décomposition n’avait pas eu le temps de devenir épouvantable. La victime était petite et très mince.

      — Elle n’est pas restée longtemps dans l’eau, dit Fowler. La peau commençait à peler quand nous l’avons sortie.

      Le docteur Fowler pointa ses poignets du doigt.

      — On observe des traces laissées par des cordes. Elle devait être attachée quand elle a été tuée.

      Riley remarqua des marques caractéristiques au creux du coude.

      — Des traces d’injection, dit-elle.

      — Oui. Elle se shootait à l’héroïne. Je pense qu’elle n’était pas encore accro, mais pas loin de le devenir.

      La victime avait peut-être été anorexique.

      — Etonnant, cette addiction, pour une escort de haut standing, dit Bill. Comment connaissons-nous son profil ?

      Fowler lui montra une carte de visite enveloppée dans une pochette plastique. On pouvait y voir une photo provocante de la femme décédée. Il était écrit : « Nanette » et « Ishtar Escorts ».

      — On a trouvé cette carte sur elle, expliqua Fowler. La police a contacté Ishtar Escorts. Ce sont eux qui ont identifié la victime.

      — Comment a-t-elle été asphyxiée ? demanda Riley.

      — Elle a des hématomes sur le cou, dit Fowler. Le tueur l’a peut-être étouffée avec un sac en plastique.

      Riley examina les marques de plus près. Un jeu sexuel qui avait mal tourné ? Ou un meurtre délibéré ? Elle n’aurait su le dire.

      — Qu’avait-elle sur elle ? demanda Riley.

      Fowler ouvrit une boîte contenant les vêtements de la victime : une robe rose avec un décolleté provocant, mais plus élégant que ce que l’on voyait habituellement sur les trottoirs. C’était la robe d’une femme qui voulait être à la fois sexy et acceptée en boîte de nuit.

      La boîte contenait également un sac en plastique avec des bijoux.

      — Je peux jeter un œil ? demanda-t-elle à Fowler.

      — Je vous en prie.

      Riley examina les bijoux l’un après l’autre. Ils étaient tous de très bon goût : un collier de perles, des bracelets et des boucles d’oreille. Un objet sortait du lot. C’était une bague sertie d’un diamant. Riley le montra à Bill.

      — Un vrai ?

      — Oui, répondit Fowler. Or et diamant véritables.

      — Le tueur ne l’a pas volée, remarqua Bill. Il n’a pas fait ça pour l’argent.

      Riley se tourna vers Morley.

      — J’aimerais voir l’endroit où le corps a été retrouvé, dit-elle. Immédiatement, si possible, pendant qu’il fait encore jour.

      Morley haussa les sourcils.

      — Nous pouvons vous y conduire en hélicoptère, mais je ne vois pas ce que vous pourriez trouver là-bas. La police et le FBI ont déjà passé le site au peigne fin.

      — Faites-lui confiance, dit Bill d’un air entendu. Elle trouvera quelque chose.

      Chapitre huit

      Les eaux du lac Nimbo tendaient un miroir paisible aux passagers de l’hélicoptère.

      Les miroirs sont trompeurs, se rappela Riley. Elle savait que les eaux les plus calmes cachaient souvent de noirs secrets.

      L’hélicoptère se posa sur la pelouse. Riley se tendit comme un arc. Elle n’aimait pas beaucoup voyager en hélicoptère. Elle adressa à Bill un regard en coin. Il n’avait pas l’air très à l’aise, lui non plus.

      Quant à l’agent Holbrook, l’expression de son visage était vide – ou impénétrable. Il avait à peine prononcé un mot depuis leur départ de Phoenix. Riley savait qu’elle était un excellent juge de la nature humaine. Le langage du corps avait peu de secrets pour elle – c’en était presque gênant, parfois. Mais Holbrook était une énigme.

      Les trois agents se détachèrent et sautèrent de l’hélicoptère en se penchant pour se protéger des bourrasques que déplaçaient les pales. Deux ornières parallèles rayaient le paysage. C’était