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the notes contain few grammatical explanations. Repetition of rules that may be found in the ordinary grammars would be unnecessary, and the individual instructor will probably prefer to adapt this side of the work to the needs of each class, Or better still to the needs of each student. Mere translations have also been avoided in the notes; the complete vocabulary will enable the student to do this work himself. The body of the notes is devoted to the explanation of historical and literary references and to the explanation of difficult or exceptional grammatical constructions. A few general remarks have been made in connection with each author in order to point out his place in French literature; bibliographical material for more detailed information has been indicated and the principal works of each author have been mentioned, together with one or more editions of his works.

      No alteration of any kind has been made in the French Text.

       Table des matières

      PRÉFACE

      MÉRIMÉE --L'ENLÈVEMENT DE LA REDOUTE --LE COUP DE PISTOLET

      MAUPASSANT --LA MAIN --UNE VENDETTA --L'AVENTURE DE WALTER SCHNAFFS --TOMBOUCTOU --EN MER --LES PRISONNIERS --LE BAPTÊME --TOINE --LE PÈRE MILON

      DAUDET --LE CURÉ DE CUCUGNAN --LE SOUS-PRÉFET AUX CHAMPS --LE PAPE EST MORT --UN RÉVEILLON DANS LE MARAIS --LA VISION DU JUGE DE COLMAR

      ERCKMANN-CHATRIAN --LA MONTRE DU DOYEN

      COPPÉE --LE LOUIS D'OR --L'ENFANT PERDU

      GAUTIER --LA MILLE ET DEUXIÈME NUIT

      BALZAC --UN DRAME AU BORD DE LA MER.

      MUSSET --CROISILLES

      NOTES.

      VOCABULARY.

       Table des matières

       Table des matières

       L'ENLÈVEMENT DE LA REDOUTE

      Un militaire de mes amis, qui est mort de la fièvre en

       Grèce il y a quelques années, me conta un jour la première

       affaire à laquelle il avait assisté. Son récit me frappa

       tellement, que je l'écrivis de mémoire aussitôt que j'en

       [5]eus le loisir. Le voici:

      Je rejoignis le régiment le 4 septembre au soir. Je

       trouvai le colonel au bivac. Il me reçut d'abord assez

       brusquement; mais, après avoir lu la lettre de recommandation

       du général B * * *, il changea de manières, et

       [10]m'adressa quelques paroles obligeantes.

      Je fus présenté par lui à mon capitaine, qui revenait à

       l'instant même d'une reconnaissance. Ce capitaine, que

       je n'eus guère le temps de connaître, était un grand homme

       brun, d'une physionomie dure et repoussante. Il avait

       [15]été simple soldat, et avait gagné ses épaulettes et sa croix

       sur les champs de bataille. Sa voix, qui était enrouée et

       faible, contrastait singulièrement avec sa stature presque

       gigantesque. On me dit qu'il devait cette voix étrange à

       une balle qui l'avait percé de part en part à la bataille

       [20]d'Iéna.

      En apprenant que je sortais de l'école de Fontainebleau,

       il fit la grimace et dit:

      

      --Mon lieutenant est mort hier...

       Je compris qu'il voulait dire: «C'est vous qui devez le

       remplacer, et vous n'en êtes pas capable.» Un mot piquant

       me vint sur les lèvres, mais je me contins.

       [5]La lune se leva derrière la redoute de Cheverino, située

       à deux portées de canon de notre bivac. Elle était large

       et rouge comme cela est ordinaire à son lever. Mais, ce

       soir-là elle me parut d'une grandeur extraordinaire. Pendant

       un instant, la redoute se détacha en noir sur le disque

       [10] éclatant de la lune. Elle ressemblait au cône d'un volcan

       au moment de l'éruption.

       Un vieux soldat, auprès duquel je me trouvais, remarqua

       la couleur de la lune.

       --Elle est bien rouge, dit-il; c'est signe qu'il en coûtera

       [15] bon pour l'avoir, cette fameuse redoute! J'ai toujours

       été superstitieux, et cet augure, dans ce moment surtout,

       m'affecta. Je me couchai, mais je ne pus dormir. Je me

       levai, et je marchai quelque temps, regardant l'immense

       ligne de feux qui couvrait les hauteurs au delà du village

       [20] de Cheverino.

       Lorsque je crus que l'air frais et piquant de la nuit avait

       assez rafraîchi mon sang, je revins auprès du feu; je

       m'enveloppai soigneusement dans mon manteau, et je

       fermai les yeux, espérant ne pas les ouvrir avant le jour.

       [25] Mais le sommeil me tint rigueur. Insensiblement mes

       pensées prenaient une teinte lugubre. Je me disais que je

       n'avais pas un ami parmi les cent mille hommes qui couvraient

       cette plaine. Si j'étais blessé, je serais dans un hôpital,

       traité sans égards par des chirurgiens ignorants. Ce que

       [30] j'avais entendu dire des opérations chirurgicales me revint

       à la mémoire. Mon coeur battait avec violence, et machinalement

       je disposais, comme une espèce de cuirasse,

      

      le mouchoir et le portefeuille que j'avais sur la poitrine.

       La fatigue m'accablait, je m'assoupissais à chaque instant,

       et à chaque instant quelque pensée sinistre se reproduisait

       avec plus de force et me réveillait en sursaut.

       [5]Cependant la fatigue l'avait emporté, et, quand on

       battit la diane, j'étais tout à fait endormi. Nous nous

       mimes en bataille, on fit l'appel, puis on remit les armes

       en faisceaux, et tout annonçait que nous allions passer

       une journée tranquille.

       [10] Vers trois heures, un aide de camp arriva, apportant un

       ordre. On nous fit reprendre les armes; nos tirailleurs se