Alfred Vogel

Le petit docteur


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ces indications, ces tuyaux vous sembleront présentés dans un beau désordre. Mais ils se trouveront à leur place dès que vous aurez besoin de renseignements sur un cas précis. Grâce à l’index qui se trouve à la fin du livre, vous vous en sortirez pour le mieux sans perdre de temps.

      Que ces quelques exemples vous encouragent à consulter le Petit Docteur comme un conseiller particulièrement compétent !

       1ère partie

      « Peut-on vraiment te faire confiance, Petit Docteur ? Tes premiers exemples seront-ils assez convaincants pour que je te consulte en toute occasion ? » « Bien sûr, ami lecteur ! », répond le Petit Docteur. « Vous n’avez qu’à essayer ! »

      Si les mains et les jambes ont été brûlées ou ébouillantées, immergez immédiatement les endroits douloureux dans de l’eau froide. Sur le corps, appliquez des compresses froides. En attendant l’arrivée du médecin, recouvrir les parties atteintes de compresses ou de serviettes en lin selon les dimensions des brûlures. Pour éviter l’infection, ne percez surtout pas les cloques. En cas de brûlures au troisième degré, consultez immédiatement le médecin pour éviter les complications. L’huile de la Saint-Jean ou huile de millepertuis est un remède qui a fait ses preuves.

      Pour les plaies superficielles, les éraflures ou les plaies qui ont du mal à guérir, vous aurez recours à un remède aussi simple qu’efficace, le meilleur désinfectant étant le concentré de petit-lait. Après quoi, on les recouvre de poudre de calcaire biologique et pendant deux nuits consécutives, d’une compresse de fromage blanc (appelé aussi quark ou séré). A défaut de séré, faites tremper du blé ou du son dans du lait cru, passez-le ensuite à la moulinette. Appliquer en cataplasme sur la plaie qui sera ainsi bien nettoyée. Deux jours plus tard, après avoir de nouveau saupoudré d’un mélange de calcaire et d’ortie, appliquer des feuilles de chou dont on aura écrasé les côtes. Ces compresses au chou guérissent mieux que bien des remèdes à la mode. En cas d’ulcère à la jambe, même si la peau est déjà bleu noir ou altérée en raison de congestions veineuses et que tout autre traitement a échoué, il faut prendre son mal en patience et appliquer dessus pendant des semaines, voire des mois, des compresses de chou écrasé qui apporteront un soulagement notoire ou même la guérison complète.

      L’un des membres de votre famille a-t-il les yeux enflammés pour être resté trop longtemps en plein soleil dans la neige ou sur l’eau, à canoter ? Qu’allez-vous faire si ses yeux lui brûlent pendant la nuit ? Voici un remède très simple : vous prenez un blanc d’œuf et vous le battez légèrement avant de l’étaler sur un linge que vous appliquez délicatement sur les yeux. Vous aurez la joie de voir votre malade s’endormir car la forte sensation de brûlure aura diminué. Au matin, l’inflammation aura partiellement ou même peut-être totalement disparu. Si vous n’avez pas d’œuf sous la main, prenez du fromage blanc ou un petit morceau de viande de bœuf, de veau ou de poulet cru. Ce sont là des remèdes traditionnels dont vous tirerez profit si besoin est. Ils font également merveille en cas de cécité causée par la réverbération du soleil lors de randonnées en haute montagne sur les névés et les glaciers.

      En cas de rhume avec écoulement abondant, c’est surtout l’oignon, en latin Allium cepa, qui vous sera utile. Coupez une fine tranche d’un oignon frais et sain, trempez-la dans un verre d’eau chaude et retirez-la immédiatement. Buvez de cette eau au cours de la journée, par petites gorgées. Ce remède efficace convient aussi pour les rhumes de printemps. Ses effets sont renforcés si vous posez sur la table de nuit un oignon coupé en deux. En respirant continuellement l’odeur de l’oignon, vous vous débarrasserez de votre rhume et de votre prédisposition au catarrhe. Une compresse d’oignon appliquée sur le cou pendant la nuit produit également un excellent effet. On peut aussi combattre le rhume en aspirant par le nez de l’eau salée, du jus de citron, un mélange naturel de calcium et d’ortie ou un spray nasal.

      Vous êtes peut-être sensible aux refroidissements et de ce fait, sujet aux catarrhes. Dans votre jardin, il y a sûrement un conifère quelconque : sapin, mélèze ou pin. On y trouve toujours des bourgeons en train de s’ouvrir ou encore fermés, prêts pour l’année suivante. Cueillez-en quelques-uns et mâchez-les lentement, toute la journée, en changeant de temps en temps de bourgeon. Votre catarrhe disparaîtra en quelques jours. Si vous faites une randonnée à ski ou une promenade, n’oubliez jamais de faire usage de ce remède si simple. Pour la nuit, appliquez un torchon imbibé d’huile alimentaire sur votre cou et enroulez autour une écharpe de laine bien chaude. Votre toux se calmera.

      Si votre mal n’est qu’un enrouement, le sorbier des oiseleurs peut vous rendre de grands services. Si vous n’en avez pas dans votre jardin, vous en trouverez un chez le voisin ou vous vous souviendrez de celui que vous avez remarqué au cours de vos promenades. Sinon, pensez aussi à la pimprenelle dont vous aurez peut-être pris la précaution de récolter les racines durant la belle saison. Les baies de sorbier comme la racine de pimprenelle peuvent se mâcher, fraîches ou séchées ; le jus, que vous aurez soin de garder dans la bouche aussi longtemps que possible et de bien insaliver, agira sur votre gorge et l’enrouement disparaîtra en peu de temps. Vous utiliserez seulement l’un ou l’autre de ces remèdes qui sont parmi les plus efficaces contre l’enrouement.

      Connaissez-vous la cause de ces deux maux désagréables ? Vous n’en seriez pas victime si vous aviez pris soin de prévenir toute stagnation dans votre système circulatoire et plus précisément dans votre système veineux. Mais si vous en souffrez déjà, essayez les bains de pieds alternés. Trempez d’abord les pieds dans de l’eau chaude, puis dans de l’eau froide et ainsi de suite. Le bain froid durera en secondes ce que le bain chaud dure en minutes. Vous resterez par exemple 2 ou 3 minutes dans l’eau chaude et 2 ou 3 secondes dans l’eau froide, en répétant 6 à 8 fois l’opération. Vous terminerez par le bain froid, puis vous aurez soin de frictionner énergiquement vos pieds et si possible de les masser avec de l’huile de millepertuis. Vos troubles circulatoires auront tôt fait de disparaître.

      Une autre méthode, plus ancienne encore et tombée dans l’oubli aujourd’hui, c’est de courir pieds nus dans la neige. Celui qui dispose d’un balcon couvert de neige n’aura qu’à sortir pour piétiner dans la neige. Le principe est le même que celui du piétinement dans l’eau de la méthode Kneipp. En commençant par 10 secondes, on pourra augmenter la durée du traitement jusqu’à 30 secondes pour terminer par 2 ou 3 minutes. Il ne faut toutefois rien exagérer pour ne pas se faire de mal. Après cette séance qui ne dépassera pas les limites du supportable, on se remettra au lit sans sécher les pieds. L’exercice sera répété plusieurs fois au cours de la matinée. Si l’on est obligé de sortir parce qu’on n’a pas de balcon, on enfilera des pantoufles bien chaudes ou des sabots fourrés et on dénudera rapidement les pieds. Après la marche dans la neige - au mieux dans la neige fraîche - se frotter les pieds vigoureusement, remettre sabots ou pantoufles et rentrer. En appliquant cette méthode plusieurs jours de suite chacun aura l’agréable surprise de voir disparaître ses engelures.

      Pour éviter toute récidive de ces troubles vraiment déplaisants, on pratiquera régulièrement pendant l’été des bains prolongés avec du serpolet ou des fleurs de foin et on marchera pieds nus pour s’endurcir (au moins 20 minutes).

      On peut aussi se frictionner les pieds avec du citron, les laisser sécher, puis les enduire d’un corps gras, de préférence d’huile d’olive.

      Dans