Alfred Vogel

Le petit docteur


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bouillante. On pose sur la bassine une planche étroite, de façon à laisser passer la vapeur. Le malade s’assied dessus, bien enveloppé dans une couverture, de telle façon que la vapeur qui s’élève le réchauffe. Ce remède est particulièrement bienfaisant car il stimule la diurèse et évite d’appeler en pleine nuit le médecin, sans parler des désagréments de la sonde. S’il s’agit de problèmes en rapport avec la prostate, consulter l’index à la rubrique « prostate ».

      La lutte contre l’acide urique est parfois acharnée. Si l’infusion de persil est impuissante à vous soulager, préparez un bain aux herbes, en utilisant simplement celles que vous avez sous la main. Au printemps, lorsque vous passez en revue ce qui vous reste comme plantes médicinales avant d’entreprendre la nouvelle récolte, vous mettrez ces reliquats de côté pour les bains. Vous pouvez même utiliser la simple herbe de votre jardin et la faire bouillir, et vous aurez un bain aux herbes. Le bain aux herbes doit avoir la température physiologique de 37 degrés. Vous y resterez 10, 15, 20 minutes ou une demi-heure, recouvert d’eau et ne laissant dépasser que le bout du nez pour respirer. Quelqu’un de votre entourage fera graduellement monter la température de l’eau à 38° et même à 39° si vous le supportez, en suivant la méthode du bain de Schlenz. Faites-vous aussi brosser énergiquement sous l’eau. En prenant régulièrement un tel bain chaque semaine, vous viendrez à bout de votre goutte !

      Les compresses de chou vous soulageront, de même que l’absorption de jus frais de légumes crus. Veillez à vous nourrir d’aliments avec un excès basique ; les abats, tels que foie, rognons, ris, etc., ainsi que l’alcool, sont à éviter.

      Que l’on souffre d’un excès d’acidité, que l’on ait des ennuis avec la muqueuse de l’estomac ou des intestins ou que l’on souffre des séquelles d’une jaunisse qui n’en finit pas, il est indispensable d’absorber de la poudre de charbon de bois, de préférence, de tilleul. On prépare celle-ci soi-même en broyant des morceaux de charbon de bois de tilleul. Cette poudre peut être absorbée avec du lait ; bien que d’habitude le lait ne soit pas toujours indiqué en cas de troubles hépatiques ou de jaunisse mal guérie, celui-ci, additionné de poudre de charbon de bois de tilleul, agit très bien.

      Le traitement commence le matin, à jeun, par un demi-verre de jus frais de pomme de terre, mélangé éventuellement à de l’eau chaude. Tous les repas se composeront d’aliments naturels. Ce thème sera développé au chapitre « Alimentation naturelle ».

      Une heure avant le déjeuner, on mâchera consciencieusement 2 ou 3 baies de genièvre en insalivant longuement. Après le repas, on avalera 3 ou 4 grains de moutarde. Dans la journée, on n’étanchera sa soif qu’en buvant de l’eau de cuisson des pommes de terre.

      Sur les endroits douloureux ou déformés, on appliquera des enveloppements en alternant jour pour jour les feuilles de chou écrasées, l’argile et le séré.

      Ceux qui souffrent de sciatique ou d’autres douleurs rhumatismales feront bien de se rappeler une méthode du bon vieux temps : l’application d’acide formique. Pour cela, on introduit le membre malade dans une fourmilière, une fois tous les quinze jours. Les fourmis vous administreront gratuitement leurs injections d’acide formique que vous laisserez agir sur l’endroit douloureux, après avoir enlevé les gracieuses bestioles avec une brosse ou un chiffon.

      Celui qui applique avec persévérance ces méthodes simples, tout en suivant un régime alimentaire naturel, arrivera non seulement à soulager mais encore à guérir des cas jugés incurables par la médecine classique ! Toutefois, s’il s’agit d’un déplacement de vertèbre ou d’une hernie discale, c’est au chiropraticien qu’il faut faire appel.

      La bouillie de maïs ou de millet convient très bien pour des applications en cas de douleurs rhumatismales et parfois aussi d’arthrite. Si l’on veut obtenir une bonne irrigation sanguine, une hypérémie, on y parviendra avec de la bouillie de maïs ou de millet, car ces deux sortes de bouillie restent longtemps très chaudes.

      On prépare la bouillie comme d’habitude, mais sans assaisonnement, et on l’applique aussi chaude que possible sur la partie douloureuse.

      Toute démangeaison est ressentie comme extrêmement gênante, quel que soit l’endroit où elle se produit. Pour l’usage externe, la pomme de terre crue est souvent efficace. On peut l’éplucher et la couper en tranches pour se masser le corps. On peut également la râper et frictionner les endroits du corps concernés avec la bouillie crue. Pour le visage aussi, son utilisation a de bons effets. Cependant, son seul usage ne suffira pas, car il faut obtenir de plus un soulagement des reins ; on doit donc observer en même temps les indications pour les soins corrects des reins. Il est néanmoins possible que la démangeaison provienne d’un mauvais fonctionnement du foie. Dans ce cas il faudrait suivre aussi les conseils se rapportant aux troubles hépatiques et surtout, le régime pour le foie. Le diabète et les vers intestinaux peuvent également déclencher des démangeaisons corporelles, de même que l’emploi d’arnica, par ailleurs si bénéfique, principalement chez les personnes délicates.

      Ces deux affections ne guérissent aussi que si les fonctions hépatique, rénale et intestinale sont normales. Les bains de petit-lait chaud sont excellents, surtout s’ils sont préparés avec du concentré de petit-lait acide. Si vous passez vos vacances à proximité d’une fromagerie, profitez-en pour soigner votre eczéma ou vos dartres avec des bains chauds au petit-lait acide. Les bains de son donnent aussi souvent d’excellents résultats. Comme l’eczéma et les dartres sont parfois difficiles et longs à guérir, il faut vérifier si leur cause n’est pas de nature externe. Certaines personnes sont sensibles au contact de certaines plantes ou étoffes. Il y a des peaux qui ne supportent pas l’arnica, pour d’autres c’est la térébenthine. Il faut alors éviter tout contact avec les allergènes tels qu’aiguilles de pin, encaustique et autres produits comportant de la térébenthine. La camomille peut provoquer un eczéma, le sumac vénéneux aussi. La primevère d’appartement, quant à elle, peut causer de l’urticaire. Si les éruptions sont de nature allergique, il suffira donc d’en connaître les facteurs et de les écarter pour dissiper l’affection.

      Chez les enfants, on observe parfois des urticaires dues à une trop forte consommation de fruits. Les fraises peuvent causer une fièvre urticaire. Dans ces cas-là, il faut soigner les reins et stimuler leur fonction.

      Une intoxication alimentaire ou une carence en vitamines peut aussi être responsable de diverses éruptions. On évitera par exemple les fruits secs soufrés et les fruits traités avec des produits chimiques ou autres. D’autre part, on préparera des salades d’épinards crus, cultivés biologiquement, ou de jeunes pousses d’orties avec un assaisonnement au citron et au concentré de petit-lait. Au bout de quelque temps, les éruptions disparaîtront grâce aux vitamines retrouvées. L’infusion de pensées sauvages sera un excellent complément pour parfaire la guérison.

      Si une enflure rouge et chaude, un furoncle ou de simples boutons apparaissent ici ou là sur votre peau, vous procéderez comme suit pour en hâter la maturité et en faire sortir le pus : faire cuire des graines de lin moulues ou mieux, du fenugrec moulu. Appliquer la bouillie ainsi obtenue sur les endroits gonflés pour amasser et faire sortir le pus. Si vous n’avez aucune de ces graines, des pommes de terre bouillies écrasées et posées très chaudes sur l’abcès feront le même effet. Une fois l’abcès vidé de son pus, lavez la plaie très soigneusement avec du concentré de petit-lait dilué