Alfred Vogel

Le petit docteur


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une affection pénible qui tourmente à la fois l’enfant et la mère, puisque la souffrance de son petit la touche également et que des soins constants requièrent son attention.

      Au Congrès de la Société allemande de Pédiatrie tenu à Munich en 1964, le professeur Holt13, pédiatre américain de l’Université de New York, déclara que la thérapie au goudron était toujours la meilleure méthode en cas d’eczéma infantile. Il s’agit d’un extrait de goudron d’une teneur en alcool de 5 % qui s’avère plus économique que le traitement avec des pommades aux stéroïdes. Le professeur avoua toutefois que l’eczéma infantile était assez facile à circonscrire mais très difficile à guérir, ce qui ne manque pas d’intérêt.

      Grâce à cette thérapie, on peut donc passer relativement facilement du degré IV au degré I de l’affection, mais pour une guérison totale, la thérapie au goudron n’est pas suffisante. Si l’on interrompt toutefois ce traitement, l’état du petit malade s’aggrave rapidement ; ceci ne fut cependant pas mentionné au congrès. On n’évoqua pas non plus le fait que le goudron, avec ses onze carbures d’hydrogène, dont la naphtaline, est connu pour être cancérogène.

       Mode de traitement recommandé

      Malheureusement, aucun pédiatre présent ne vint présenter d’alternative, à savoir le régime sans lait et sans albumine associé à un traitement efficace par les ferments lactés, en l’occurrence le petit-lait. Aucun des participants au congrès ne put élucider le succès inattendu du traitement au petit-lait en cas d’eczéma infantile. Il est très regrettable que ce mode de traitement ne soit pas mieux connu dans les milieux intéressés, bien qu’il soit utilisé depuis très longtemps. Depuis des siècles déjà on a constaté que l’eczéma commençait à guérir par des bains de petit-lait frais ou encore mieux de petit-lait aigre. L’emploi simultané d’une teinture de pensées sauvages augmente encore les chances de succès. Puisque l’eczéma infantile témoigne en règle générale d’un déficit du taux de calcium, l’absorption d’une préparation au calcium et aux orties complète avantageusement le traitement. Au lieu de pommade stéroïdienne, employer de préférence une crème à base de suint. Tous les pédiatres seront enthousiasmés par les résultats.

      Le régime alimentaire est également très important. Puisque l’albumine du lait est complètement éliminée, les protéines végétales n’en sont que plus nécessaires. Le soja et les amandes, par exemple la purée d’amandes, ont déjà fait leurs preuves. Il faut aussi observer un régime pauvre en sel mais les exposés du congrès n’en tinrent pas compte.

      En rapport avec la question alimentaire, on fit une intéressante constatation. Des médecins racontèrent que chez les riches familles du Nigéria qui vivent à l’européenne, l’eczéma infantile est fréquent, alors que chez les indigènes fidèles aux coutumes ancestrales, il n’en existe pratiquement aucun cas. Ce fait permet de conclure que les dommages alimentaires et les habitudes de vie de notre civilisation jouent aussi un rôle pour ce qui est de l’eczéma infantile.

      La constatation ou plutôt l’affirmation que l’eczéma infantile est une forme d’allergie n’est pas vraiment étayée. La recherche d’un antigène nocif ou d’un anticorps spécifique n’aboutira vraisemblablement pas. Alors pourquoi ne pas recourir aux remèdes de la nature qui s’avèrent aussi simples qu’inoffensifs et surtout, particulièrement efficaces pour la guérison dans de nombreux cas d’eczéma infantile ?

      Il faut reconnaître que les maladies infantiles peuvent être utiles, si la fièvre qui les accompagne brûle des éléments nocifs, susceptibles de déclencher tôt ou tard un mal plus grave. Ceci ne veut pas dire qu’il faille les provoquer ! Elles se présentent toujours assez tôt et plus le bébé est grand et fort, mieux il surmontera le mal. Une maladie infantile soignée par des remèdes naturels qui soutiennent ses réactions aura un effet dépuratif des plus salutaires. La fièvre brûle et élimine bon nombre de substances toxiques provenant encore de la vie embryonnaire, c’est-à-dire de l’organisme maternel. Certains médecins ont observé que des adultes n’ayant jamais eu de maladies infantiles accompagnées de fièvre sont davantage atteints d’autres maux. Ce fait témoigne de l’excellente action thérapeutique de la fièvre. Si un enfant succombe des suites d’une maladie infantile, c’est presque toujours à cause d’un traitement mal adapté et tout particulièrement de la suppression des principaux symptômes par des médicaments : la fièvre et les éruptions cutanées. La fièvre est un agent de défense interne du corps car elle brûle les substances toxiques venues de l’extérieur et celles qui sont produites à l’intérieur. Quant aux éruptions cutanées, elles éliminent les toxines par l’extérieur, les pores de la peau étant des orifices d’évacuation. Ces réactions cutanées, tout comme la fièvre, ne doivent surtout pas être réprimées, car on risque de provoquer des affections bien pires pour le cœur, le système nerveux ou les poumons.

      « On ne peut pourtant pas laisser monter la fièvre sans rien faire jusqu’à ce que la vie soit en danger ! », objectera une infirmière ou une nurse trop empressée. Bien sûr que non. Il y a toutefois une grande différence entre la suppression de la fièvre et l’entretien de ce feu intérieur. Nous allons donc entretenir ce feu par une bonne aération qui permettra aux corps nocifs de brûler complètement et rapidement, après quoi l’organisme purifié pourra retrouver le repos. Un remède tout simple, Ferrum phos. D12, exercera une action décisive chez les petits. Pour faciliter la dérivation sur la peau, Aconitum D4 est un médicament connu de longue date et toujours apprécié.

      Si l’infection ne présente pas encore de siège bien déterminé, on administrera alternativement Aconitum D4 et Belladonna D4. Il est surtout important de provoquer l’évacuation de l’intestin. Voilà pourquoi, en règle générale, on ne pourra éviter un petit lavement préparé avec une infusion de prêle7 ou de camomille. Autre point essentiel dans le traitement d’une infection : la fonction rénale. On la soutiendra avec une infusion de prêle ou mieux encore avec un extrait de plantes fraîches pour les reins. Le troisième point important est la dérivation cutanée et on s’en tiendra aux données de Kneipp, de Priessnitz et des autres hydrothérapeutes en ayant recours aux enveloppements chauds ou froids, selon les cas. Les enveloppements chauds n’ont pratiquement pas de contre-indication. Les compresses froides, en revanche, doivent être appliquées au bon moment et au bon endroit. Il n’y a toutefois pas lieu de se faire du souci, étant donné qu’une forte fièvre empêche le corps de prendre froid et que les compresses froides produisent en général une température externe plus forte, ce qui aura pour effet de réduire la chaleur interne.

      En tout état de cause, il faudra se souvenir de ce principe fondamental : ne pas contrecarrer la nature ! Tout traitement n’aura pour but que d’entretenir et de soutenir les mesures de défense naturelle.

      Enfants et adultes sont exposés aux maladies infectieuses dans la mesure où leur régime alimentaire est mauvais ou inapproprié. Les moindres carences, même de très légères avitaminoses, augmentent les risques d’infection. Bien des parents ont peur de voir monter rapidement la fièvre du bébé. Mais c’est précisément cette élévation rapide qui est salutaire car elle permet de brûler radicalement tous les éléments toxiques. Ajoutons que le petit cœur des enfants est beaucoup plus fort qu’on ne le croit et que par rapport à la taille du corps, il est plus résistant que celui des adultes.

      C’est chez nous l’une des infections les plus inoffensives de l’enfance, alors qu’elle peut être mortelle pour les jeunes Indiens, par exemple, dans des contrées où la rougeole n’existait pas jusqu’alors. Elle est le fait d’un virus, donc d’un minuscule germe pathogène. Les virus sont restés très longtemps méconnus à cause de leur taille bien inférieure à celle des bactéries. Ils sont invisibles au microscope normal, où l’on peut détecter les bactéries après coloration. Seul le microscope électronique a permis leur étude détaillée. Mais de tout temps, on a considéré la rougeole