Alfred Vogel

Le petit docteur


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privilégié pour l’homéopathie. On n’administrera des remèdes aux nourrissons qu’en doses homéopathiques. L’expérience montre hélas que les pédiatres se conforment rarement à cette exigence. Si des remèdes allopathiques puissants occasionnent des troubles chez l’adulte, on comprendra sans peine qu’un bébé ne les supporte pas sans danger pour sa santé. Chacun peut d’ailleurs se convaincre ici de l’efficacité frappante des remèdes homéopathiques, la force de suggestion souvent évoquée pour expliquer leur effet étant pour sûr inexistante chez les bébés.

      Je rappelle encore une fois que les infusions doivent être légères et à peine colorées.

      L’infusion de fenouil ou à défaut celle d’anis est le remède maison le plus courant. Fenouil, anis, cumin, aneth sont dits « réchauffants ». Lors de troubles digestifs et métaboliques, une très légère infusion de fenouil dissipera toute difficulté momentanée. Bébé et maman s’en trouveront soulagés.

      L’infusion d’achillée millefeuille9 dosée légèrement, sera administrée en cas de diarrhée ou de manque d’appétit. Si la diarrhée persiste, on y ajoutera une pincée de tormentille31 et on fera absorber au bébé cette infusion légère à la petite cuillère.

      L’infusion de verge d’or est le remède le plus sûr pour combattre les troubles rénaux. L’extrait frais de cette plante peut être considéré comme le remède idéal pour la vessie et les reins. A défaut de verge d’or, on utilisera une infusion très faible de cynorhodon.

      Pour désinfecter les petites blessures, on prendra du petit-lait concentré, ce produit à base d’acide lactique remplaçant avantageusement l’iode car il est absolument inoffensif, ce qui n’est pas toujours le cas de l’iode.

      Pour les badigeonnages externes, on se servira en toute confiance d’Hypericum. Des pédiatres renommés, comme le docteur Josef Schier12, prescrivent ce remède simple préparé avec de l’herbe de millepertuis comme préventif de la tétanie infantile.

      Le manque de calcium (hypocalcémie) se manifeste assez fréquemment chez le petit enfant. Accompagné d’une avitaminose D, il est la cause du rachitisme. Cette affection ne s’accompagne pas forcément de graves malformations osseuses, telles qu’on les connaissait autrefois. De nos jours, on rencontre couramment des formes moins graves et moins apparentes. Les enfants souffrant d’un rachitisme léger sont en général très vifs, plus prompts à réagir que les autres ; ils ont l’air plus raisonnable et semblent plus mûrs que les enfants de leur âge. Ces enfants développent une certaine précocité. Ces petits me font songer à une pomme qui aurait mûri trop vite sur l’arbre. En y regardant de plus près, on constate que le fruit est véreux, d’où sa maturation hâtive.

      Il faut soigner ces enfants qui manquent de calcium et de vitamine D. On choisira des préparations biochimiques et homéopathiques de calcium telles que le Calc. phos. D6, le Calc. fluor. D12 (pour la formation des dents) et le Silicea D12 (acide silicique). Un produit au calcium et aux orties, qui contient diverses dilutions de sels de calcium auxquelles on a ajouté de l’Urtica (ortie), donnera aussi de bons résultats dans tous les cas. L’huile de foie de morue est fortement recommandée pour sa teneur en vitamine D. Enfin, le jus de carotte ou le concentré de carottes, à base de jus de carottes frais, pourvoit naturellement au manque de calcium.

      Le lait maternel est l’aliment par excellence du nourrisson et son importance est capitale pour la santé de l’individu, à court et à long terme. Selon les statistiques, la mortalité des enfants nourris artificiellement est dix fois supérieure à celle des bébés qui prennent le sein. Les premiers jours de l’existence sont très importants, et peuvent même être décisifs pour la survie du nouveau-né. Les expériences faites sur les bêtes nous démontrent qu’on ne saurait impunément contrarier la nature. Chaque paysan sait combien il est difficile de faire vivre un agneau même robuste s’il est privé du lait de sa mère. On voit périr les agneaux les plus vigoureux s’ils sont nourris au lait de vache ou même au lait provenant d’une autre brebis. Le lait de sa propre mère est l’aliment idéal dont toute créature a besoin dès sa naissance pour sa croissance normale : pour le veau, le lait de la vache, pour l’agneau, celui de la brebis et pour l’enfant, le lait maternel dont la composition physiologique et biologique est la seule à pouvoir assurer le développement du squelette ainsi que des reins et des organes en général.

      Le tout premier lait maternel, appelé colostrum, contient des substances riches en ferments, des sels minéraux et des vitamines qu’on ne trouve dans aucun autre aliment. En outre, il renferme des anticorps, entre autres de l’alexine, et c’est ce qui explique pourquoi les enfants nourris au sein sont immunisés contre certaines infections.

      L’affirmation gratuite selon laquelle la jeune mère qui allaite est éprouvée dans sa beauté ou même dans sa santé est erronée ; bien des témoignages prouvent exactement le contraire. Une jeune femme en bonne santé aura tout avantage à donner le sein ; durant cette période, dans des conditions normales, les glandes à sécrétion interne ou externe ont une activité plus intense dont l’organisme entier profite : l’absorption alimentaire et vitaminique est maximale, l’involution utérine après les couches se fait dans de meilleures conditions que chez les femmes qui renoncent à allaiter. Des liens de tendresse et d’harmonie plus étroits uniront la mère et l’enfant si celle-ci l’allaite. Mère et enfant profitent de cette conjoncture : il en va de même lorsque nous suivons les lois naturelles dictées par le Créateur.

      Pour que le jeune organisme se développe normalement, pour que les défenses immunitaires contre les futures maladies se développent, le lait maternel est indispensable. L’expérience a prouvé que les enfants au sein supportaient mieux ces maladies que les bébés de même constitution nourris au biberon.

      De jeunes mamans se tourmentent parfois lorsque le lait ne monte pas dès le premier jour. Elles ignorent qu’il s’agit là d’un phénomène naturel, car le nouveau-né reste environ vingt-quatre heures sans prendre de nourriture. La sécrétion du colostrum, liquide spécial d’une très haute valeur nutritive, précède la montée du lait qui se produit à partir du troisième, ou même du quatrième ou sixième jour. Ainsi donc, jeunes mamans, ne vous alarmez pas si tout ne correspond pas à l’idée erronée qui vous a été transmise ! Et si par la suite il vous manque du lait, la prise quotidienne de quelques gouttes d’Urtica ou de comprimés au calcium et aux orties stimuleront la lactation. Voir aussi le chapitre « Traitement des croûtes de lait ».

      La plupart des infections mammaires surviennent au cours de la période de l’allaitement maternel ou du sevrage. Il est nécessaire de soigner tout de suite une inflammation car les indurations qui peuvent se former aboutissent souvent à la formation d’abcès. Dans ce cas, il vaut mieux laisser mûrir l’abcès afin qu’il s’ouvre de lui-même. On peut également l’ouvrir. Mais d’une façon ou d’une autre, il restera des cicatrices qui représentent des risques accrus parce que les tissus perdent de leur élasticité.

       Mode de traitement et mesure de précaution

      Une inflammation mammaire sera traitée aussi bien par des applications externes que de façon interne, par l’absorption de remèdes appropriés. Pour exercer une influence interne on peut prendre des préparations à base de plantes fraîche d’échinacée puisqu’elle s’est révélée déjà comme extrêmement sûre. En externe, on utilisera la teintures arnica10 et d’échinacée. On en frictionne alternativement les seins avec soin et le succès est garanti. Les femmes sensibles guériront rapidement si elles appliquent régulièrement des compresses chaudes, additionnées en outre d’infusion de mauves ou de sanicles. Afin d’intensifier le processus de guérison, on ajoute à chaque infusion de 5 à 10 gouttes de teinture d’échinacée.

      Les femmes qui allaitent et qui désirent réduire la lactation peuvent y arriver en se frictionnant avec de